Alors, déléguer ou exercer ?

La France, berceau des démocraties dites « moderne » a choisi un jour la démocratie dite « représentative » comme socle à son fondement.
Ce choix c’est fait « démocratiquement » (par des urnes), que ce choix se soit fait au suffrage censitaire n’est qu’un détail que la France, grande démocratie moderne s’il en est, préfère ne pas trop rappeler.
Ben oui, ça ferait désordre que les gens réalisent que le suffrage censitaire c’est que un tout petit nombre qui choisit pour tous. Là, le petit nombre c’était les bourgeois vu que le peuple crevait la dalle et qu’il ne payait donc pas d’impôts.

(Un suffrage censitaire est un mode de suffrage dans lequel le droit de vote est réservé aux citoyens qui acquittent un impôt direct au-delà d'un seuil appelé cens électoral. Le cens d'éligibilité, qui permet à un citoyen d'être éligible, peut être fixé à un seuil différent, plus élevé.)

On peu même dire que ce choix était déjà le privilège de l’élite de la bourgeoisie (nos fameux 1% actuel) puisque pour choisir il fallait déjà faire partie des plus riches. Je sais, c’est moche mais les très riches ont toujours chier sur les classes moyenne. 

Ca aujourd’hui elle ferait bien de se le rappeler la classe moyenne quand elle pète plus haut que son cul. 

Parce que dans « classe moyenne » il y a « moyenne » et la moyenne c’est le truc dont elle a horreur quand son chiard se ramène avec un 10/20 dans son bulletin. 

Mais revenons en à nos moutons (là c’est pas juste une expression).
La France, grande démocratie moderne donc, décide via l’élite de ses plus riches qu’elle sera représentative. (Là je suis sur que vous avez tous envie de rigoler. Moi rien qu’en écrivant cette dernière phrase j’ai chopé un fou rire…).

Sans décodeur et surtout sans filtres magique qui font prendre des vessies pour des lanternes. Dans les faits, nous nous trouvons dans la situation suivante :
Un pays, la France. Autoproclamé (suffrage censitaire oblige) démocratie par ses plus riches bourgeois. Devenue aujourd’hui une référence de ce qu’est une démocratie. C’est tellement une référence que quand les peuples se soulèvent, la France s’invente un devoir d’ingérence pour bien tout le montrer comme il faut pour que surtout ils face tout bien comme elle.
Je sais que ça ne va pas beaucoup aider les pays du printemps arabe, mais au moins ça va leur faire comprendre un peu mieux la merde dans laquelle ils se sont mis en suivant l’exemple des démocraties dite « moderne » donc « représentative ».    

Alors je sais, vous allez me dire « mais depuis le choix ne se fait plus au suffrage censitaire et tous les français peuvent voter ». Et je vous répondrais « C’est vrai. » Mais cela a t’il permis de modifier la règle du jeu et surtout de créer une réelle représentativité du peuple ? 

Je sais que c’est chiant de devoir répondre non à un fait établi. C’est chiant parce que le propre du fait établi c’est d’être établi. 

En creusant un peu plus profondément vous vous rendrez compte que pour que l’illusion démocratique (je devrais dire « l’illusion de démocratie ») fonctionne. Passer du suffrage censitaire au suffrage universelle n’a pas suffit. Pour que ça fonctionne il à fallut créer l’illusion du choix. C’est la que les partis politique rentrent en jeu.  

" Le suffrage universel ne me fait pas peur, les gens voteront comme on leur dira " disait le royaliste Alexis de Tocqueville. Je ne sais pas vous, mais moi le fait que l’un des plus brillants théoricien de la démocratie soit un royaliste ça me provoque un deuxième fou rire. 

Nous en étions à la nécessité, pour que naisse et perdure l’illusion démocratique dans un régime qui en est l’antithèse, de créer les outils qui permettraient à cette illusion de naitre et de perdurer. C’est pour cette raison que j’ai repris cette célèbre phrase de Tocqueville. « Les gens voteront comme on leur dira », voilà à quoi servent les partis. Dire aux gens pour qui voter. 

Mieux, leur donner l’impression, le sentiment d’implication. Le jouet qui les canalisera entre deux scrutins. Qui les canalisera tout en leur apprenant à penser comme les autres membres du club pour faire naitre un autre outil d’asservissement, l’outil de « l’appartenance ». C’est cool d’appartenir à un parti. Bon, du coup tu t’appartiens plus à toi même mais ça c’est juste un détail qu’il vaut mieux nier.
Les partis c’était longtemps le jackpot pour le régime. Ca divisait magnifiquement bien et ça illusionnait encore mieux. Ca mobilisait un max de monde et du coup ça remplissait à merveille les urnes. Les jours de la grandes soumission du peuple à son régime étaient de véritable réussite. Voir ce peuple tout entier se soumettre dans un même élan, du grand art !!!

Certains doivent se dire « il a oublié mon point de vu là, ma voix… Moi je la donne à qui je veux ma voix moi et je ne suis soumis à personne. ».
Non, je ne l’ai pas oublié, mais vu qu’il est défini et déterminé par le système via ses outils j’avoue que je fais comme le système, je m’en branle comme de l’an 20. Le seul truc important c’est que tu la donne ta voix. Tu la donne à qui tu veux, je m’en branle puisque dans tous les cas, non seulement tu en perd l’usage pour 5 ans minimum, mais en plus c’est au régime que tu la donne puisque c’est le régime qui défini les termes, les modalités et les candidats qui le représenteront lui. Ca c’est le truc à ne pas oublier, retournez au début de cet article pour faire le lien.

Voilà en quelques lignes, ma petite histoire de la délégation du pouvoir d’un peuple à un régime qui l’a exclu depuis son origine.

La démocratie est une chose possible et elle est même souhaitable. Mais la démocratie ne se résume pas et elle ne se résumera jamais à un bulletin de délégation glissé dans une urne tous les 5 ans. La démocratie c’est une pratique quotidienne par tous et de tous. 

Son apprentissage peu paraitre long, compliqué, rébarbatif. Rassurez vous, il n’en est rien. Son apprentissage est passionnant, riche, vivant, galvanisant.
C’est l’intérêt du régime de faire passer la pratique de la politique de fastidieux, et de chiant. C’est surement pour ces raisons que les élus du régime restent tous vissé à leur siège comme les moules à leur rochers et qu’ils en cumul un max. C’est parce que c’est fastidieux, et de chiant. Oui, c’est surement ça.
Ne vous dite pas non plus que vous n’avez pas le temps de faire, parce que dans ce domaine, faire c’est prendre de l’avance. Et prendre de l’avance c’est faire aujourd’hui ce qui ne sera plus à faire demain. 

#BoycottElections.